Jean a été un modèle, dont la philosophie, qui inspire encore SAINT-LOUIS AVOCATS, est illustrée par ces extraits de discours prononcés à sa mémoire :
Extraits du discours du Bâtonnier Paul Albert IWEINS :
« Il n’a jamais vécu au rythme de la « pendule d’argent qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, qui nous attend » comme le chantait Brel, que Jean avait si bien adapté pour la Revue.
Jean, c’était au contraire, l’action, l’amitié, la passion.
Il a connu une carrière exceptionnelle d’avocat, de militant dans les organes sportifs.
Il aurait pu cumuler les titres et lauriers : le Conseil de l’Ordre, les plus hauts postes dans le monde du football, voire même sur les planches …, mais il fuyait les honneurs … jamais il n’a voulu figurer « tout en haut de l’affiche » où il aurait pourtant eu sa place.
Il se contentait de faire, de transmettre, d’aider les plus jeunes.
Jean fut d’abord un grand avocat. […]
Il ne gardait pas ses connaissances pour lui : de nombreux confrères savaient à qui s’adresser lorsque se posait une question délicate et il mit son talent à titre gratuit au service des confrères accidentés, ce qui lui permit parfois de juger avec humour de leur reconnaissance …
Apprécié des magistrats, consulté par la Chancellerie, il s’est distingué dans le petit groupe d’avocats qui ont inventé, à partir de la Loi BADINTER, le nouveau droit de la responsabilité civile et de la réparation des préjudices.
Mais une autre passion, celle du football, dont d’autres parleront mieux que moi, va également en faire un grand spécialiste du droit du sport, matière qui est née et s’est développée au cours des années 1980.
Joueur émérite du Football Club du Palais, il a rejoint à l’initiative d’un membre du Conseil de l’Ordre l’équipe des avocats qui donnent leurs conseils à la Fédération. Il va là encore participer à la création d’un droit nouveau et ne cessera jusqu’à ce jour d’être le conseil des plus hautes instances de son sport. […]
A l’audience, Jean est notamment intervenu dans de spectaculaires affaires pénales comme le dossier OM/VA ou celle du drame de FURIANI.
Il y a apporté son grand talent de plaideur mais aussi le recul et le calme dont il savait faire preuve dans les moments de tension, avant de faire pour la juridiction une synthèse apaisée mais sans complaisance.
Il fut cependant l’un des rares à ne pas apparaître à la télévision dans le cadre de ces affaires, car il réservait ses explications aux juges et fuyait l’exposition personnelle devant les médias. »
Extraits du discours de Frédéric THIRIEZ, Président de la Ligue de football professionnel :
« Tu as traité toutes les grandes affaires qui ont marqué le football depuis 40 ans : L’affaire de la caisse noire de Saint-Etienne, le drame du Heysel, l’affaire OM-VA … chacun se souvient des mots d’Éric de Montgolfier au départ de son réquisitoire : « il va m’être difficile de prendre mes réquisitions après la plaidoirie de Maître Appietto », et encore l’affaire des comptes de l’OM, l’affaire des faux passeports…
Viscéralement amoureux de la Corse, tu avais été d’autant plus marqué par la catastrophe épouvantable de Furiani en 1992 et tu avais, malgré ta douleur, tenu à assumer ta charge et défendu la FFF lors du long et pénible procès qui avait eu lieu l’année suivante.
Au fil des années, tu étais devenu pour nous tous, plus qu’un juriste, plus qu’un avocat, tu étais notre conscience.
Avions-nous besoin d’un conseil ? Hésitions-nous sur la bonne attitude, la bonne décision ? Nous trouvions toujours auprès de toi un conseil précieux et un réconfort chaleureux.
Je dirais moi aussi que tu étais mon grand frère dans le football.
De même qu’hier, avant des décisions difficiles, tu sais, celle où l’on se sent parfois bien seul, je t’appelais pour te demander : « Jean, tu ferais quoi à ma place ? », de la même manière demain, en pareilles circonstances, je me poserai la question : « que dirait Jean Appietto ? […]
Mais ce que je retiendrai surtout de ton enseignement, Jean, c’est que le droit est au service de l’homme et non l’inverse, et qu’au-delà de la lettre, il y a l’esprit.
Trouver des solutions plutôt que provoquer les conflits, concilier plutôt qu’affronter, comprendre, avant d’accuser, c’est cette conception humaine et constructive du droit que tu nous as transmise à nous tous. »